Lorsque j’etais adolescent, j’ai passe mes vacances par deux fois en Correze, ou mes grands parents maternels possedaient une caravane. Un peu a l’ecart d’Argentat, au bord de la Dordogne, l’endroit etait calme et entoure de nature.
Mon grand-pere, pecheur (de poisson) devant l’eternel se levait tout les matins a l’aurore pour assouvir sa passion, et ne revenait qu’en milieu de matinee pour s’occuper de ses prises et siroter un verre de vin en lisant Libe a l’ombre de sa vigne. Ma grand mere quant a elle s’occupait de l’intendance et adorait egalement bouquiner tranquilement.
A cette epoque, je n’etais pas l’ado le plus degourdi qui soit. L’idee de pecher, de saisir un poisson visqueux avant de le vider ne m’excitait guere, et je preferais me refugier dans de longue balades sur le velo de Ghislain Lambert de mon grand pere, ou de m’imaginer traquer le renard en me plongeant dans mon Copain des Bois.
Ces sejours etaient egalement l’occasion revee pour decouvrir les alentours de notre petit terrain… Nous partions regulierement sur la route, pour visiter entre autre Brives la Gaillarde, Rocamadour, Salers, le Puy Mary. Autant d’escapades qui me laissent de magnifiques souvenirs.
Ce que j’adorais par dessus tout, et outre le poisson fraichement peche que nous faisions cuire au BBQ quelques heures apres sa capture, c’etait le magnifique filet pur de l’Auvergnassou, un petit restaurant situe sur les hauteurs du village. Servi sur une plaque d’ardoise chauffee, entoure de differentes sauces, de frites et de salade, c’etait un vrai regal !
Ce que je redoutais par dessus tout : la visite a Dede et a sa maman. Fermiers de leur etat, ils vivaient le long de la route qui reliait le terrain au village. Amis de mes grands parents depuis des decennies, la maison-ferme etait un vaste foutoir peu entretenu. Mon angoisse arrivait a son paroxysme chaque fois que Dede sortait ses verres a vin de son bar pour nous faire gouter sa nouvelle cuvee. Si je ne me souviens pas de la qualite du breuvage, je me rappelle exactement de son processus de fabrication, et de tous les details qui nous avaient ete fournis a ce moment la. Apres chaque recolte, Dede rassemblait ses raisins dans un grand bassin, et les foulait de ses pieds pour en recolter le jus avant de le traiter… La vue des pieds de Dede, de leur proprete plus que relative et la longueur de ses ongles auraient pu dissuader un bedouin assoiffe de ne fut ce que boire une lichette de son vin. Mais comme j’etais un petit garcon de la ville, et qu’il fallait etre poli, je m’executais et m’entendais meme dire « Huuum, c’est bon »… Apres tout, l’alcool etait cense desinfecter…
Ces deux sejours m’ont en tout cas laisse de splendides souvenirs qui remonterent a la surface cette nuit du 9 au 10 fevrier 2008 quand, en penetrant dans les toilettes de mon bus Ejecutivo, j’ai retrouve l’odeur du WC chimique de mon grand-pere, qui jouxtait notre caravane dans sa petite tente privative…
3 commentaires
Beau… Vraiment… j’ai envie d’une madeleine ;)
Te ramene une boite ;o)
J’avais pas vu que le titre du post était justement la madeleine… La looze