Aaaah, Philadelphie… Son aéroport, son calme, ses banquettes baignant dans la lumière crue des néons qui les surplombe… Quel bel endroit !
Bref, il est 20h50 et vous l’aurez peut-être compris, l’aéroport de Philadelphie et moi, on passe la nuit ensemble. Pas que le coup de foudre ait été tel que je trouve ici l’endroit où je veux finir mes jours, mais plutôt qu’un épais brouillard a contraint mon avion à partir demain matin plutôt que ce soir. Joie et félicité.
Le voyage avait pourtant bien commencé. 8h de vol dans un vieux 757 de US Airways dénué de l’interactivité dont sont généralement pourvus les avions effectuant de longs trajets, un seul service lunch à bord et un personnel naviguant pour le moins fatigué, ce n’est pas pour rien que mon billet ne m’a coûté que 350 euros. Je ne ferai donc pas la fine bouche, le tout paraissant logique à la réflexion.
Une fois arrivé à Philadelphie et les différents check points passés avec brio (je ne reviendrai pas sur ce que je pense des States en matière de transit), je me retrouve sur la plateforme train du terminal A. J’ai 2h piles avant mon prochain embarquement et après les 8h de mon précédent vol, j’ai envie de me dégourdir les gambettes. 30 minutes plus, je sors de la Suburban Station, à un bloc de l’hôtel de ville. Il fait gris, brumeux, humide, rendant le trajet peu accueillant. Une fois downtown, la perception change et Philadelphie semble charmant. Buildings, édifices à l’architecture mixte caractéristique des villes US, je n’ai que 45 minutes pour ressauter dans le train qui me ramène à l’aéroport, juste le temps de consommer un hot dog au Seven Eleven situé non loin de la gare.
Le terminal A rejoint, je stupéfactionne ! Mon vol, prévu à 20h30, est purement et simplement annulé. Un sprint plus tard, je hèle une responsable US Airways pour avoir plus d’informations. Je l’admets, je suis tendu comme un string et le ton que j’emploie peut-être considéré comme légèrement discourtois. La pauvre petite encaisse, me rétorque que la météo, ce n’est pas US Airways qui la fait (nooon ?) et me propose le vol de 7h30 le lendemain matin. J’essaie désespérément de grapiller une nuit d’hôtel mais rien n’y fait, les conditions météos ont bon dos et permettent à la compagnie d’éviter tout dédommagement. Finalement, j’arrive à lui soutirer un boarding pass qui me permettra de pénétrer dans l’enceinte sécurisée du terminal pour y passer la nuit et bloque mon siège sur le vol du lendemain. Bien m’en pris, car une fois dans le terminal, une file d’au moins 400 personnes s’étire devant le guichet d’assistance de la compagnie, mon vol n’étant pas le seul annulé. Faire cette file aurait plus que probablement encore retardé mon départ et m’aurait surtout fais complètement disjoncter.
Depuis, j’erre de porte d’embarquement en porte d’embarquement, dans un terminal 100% non fumeur, tentant de trouver le vol partant le plus tard dans la soirée histoire de n’être pas seul comme un perdu sur ma banquette. Là, je squatte le vol Toronto de 23h41 en écoutant un bon vieux Mozart, que du bonheur !