A peine les batteries rechargées, nous sommes déjà mercredi et après un copieux et fort sympathique petit déjeuner pris sur la terrasse du lodge, accompagnés d’un Kudu peu farouche, nous disons au revoir à nos hôtes et reprenons la route.
La destination du jour : Johannesburg, distante de quelques 450 kilomètres. La même route qu’à l’aller (ça tombe bien, elle était fort jolie), à notre aise, nous ne sommes pas pressés et les attentes par rapport à Jo’burg ne sont toujours pas élevées.
La météo semble s’être passablement améliorée et, petit à petit, de belles éclaircies font leur apparition. Les paysages sont toujours aussi splendides et rouler dans ces conditions est plus que plaisant !
Lors de notre descente vers Barberton, deux jours plus tôt, nous avions croisé un panneau annonçant la proximité du Jane Goodall Institute’s Chimpanzee Eden. Le Lonely en parlant également, et histoire de ne pas faire que de la route en cette journée printanière, nous décidons de nous y arrêter. Seul contrainte : le timing. Les visites ont lieu à des heures bien précises et le côté relax du matin nous fait réaliser que pour être de la partie à midi pile, cela risque d’être un brin compliqué.
Nous voilà donc slalomant entre camions et véhicules lents pour tenter de rejoindre un lieu qui, nous le découvrirons plus tard, est caché aux confins d’une petite route de campagne. Quittant la Highway, nous rentrons dans les terres en suivant ce chemin, passons rapidement le poste de contrôle de la propriété, garons notre véhicule sur le parking et avons juste le temps de rejoindre le groupe qui venait de commencer sa visite. Ouf !
Accompagnés de notre guide, nous nous dirigeons vers l’enclos principal pour observer ces fameux chimpanzés et écouter leur histoire. Le Chimp Eden a comme particularité d’accueillir, au sein d’une nature verdoyante, des chimpanzés du monde entier et ayant, pour la plupart, eu une existence passablement traumatisante. Bêtes de cirque, animaux de ‘compagnie’ pour de riches habitants de Dubai, souffre-douleurs,… c’est franchement émouvant et intéressant, notre guide mettant également en perspective les relations établies entre chacun des membres de ce clan recomposé. Entre l’oncle Cozy qui passe son temps à faire semblant de nous jeter des cailloux (jusqu’au moment où il le lancera effectivement, étrangement dans ma direction) et Tony, qui imite son ‘oncle’ pour lequel il a une admiration sans bornes, on ne peut que se prendre d’affection pour l’ensemble de la tribu et observer avec attention leur comportement.
La visite dure une petite heure, très instructive. L’Institut est cependant menacé de devoir déménager prochainement et toutes les formes d’aide sont bienvenues, que cela soit à travers une visite, une adoption de l’un des membres (virtuelle de bien entendu), une donation,…
Après cette étape, il reste à parcourir le plus gros du trajet, avant de pénétrer dans Jo’burg et rejoindre Houghton Place, le lieu où nous avons décidé de poser bagages pour cette nuit de transition avant de rejoindre Le Cap. Les kilomètres sont avalés facilement et l’entrée en ville se fait sans soucis particuliers, grâce au GPS. On comprend rapidement que la ville n’est pas spécialement piéton-friendly et que la voiture y règne en maître pour la plupart des déplacements. Les maisons sont le plus souvent entourées de hauts murs, dotées de grilles et de caméras de sécurité,… les diverses recommandations semblent d’application, on ne se balade pas dans Jo’burg comme dans le centre de Bruxelles.
Nous rejoignons rapidement le quartier de Melrose et après quelques hésitations directionnelles, nous trouvons la grille d’accès de notre hébergement du soir, niché au bout d’une allée privée. A peine garé, Sam, propriétaire des lieux, nous accueille et se propose de monter nos valises à l’intérieur.
Designer de son état, et une fois les enfants ayant quitté le nid, il a décidé de mettre à disposition les quelques chambres de son domicile pour les voyageurs que nous sommes. L’endroit est magnifique, décoré dans un style moderne et avec un goût plus que certain pour le joli, le beau, le bien exécuté ! On se sent directement chez nous et la piscine dans le jardin attise notre curiosité. Pareil du côté de la chambre, spacieuse à souhait. Nous en venons presque à regretter de n’avoir qu’une nuit sur place. Sam se fait prolixe en conseils dinatoires et nous donne quelques tips bienvenus.
Le Uber est commandé dans la foulée et nous voilà partis vers Parkhurst et sa 4ème avenue. A Jo’burg et en termes de nightlife, il vaut visiblement mieux se diriger vers des espèces de ‘safe zones’, enclaves protégées où il devient possible de déambuler sur un trottoir dans un quartier peuplé principalement de restaurants, de bars et de quelques boutiques tendances. En matière de pit-stop, cela fera tout à fait l’affaire et nous nous attablons rapidement chez Stella E Luna pour un diner italien appréciable et sans fioritures.
Une fois le dessert englouti, et les kilomètres ayant également été avalés à la volée aujourd’hui, il est temps de rejoindre la maison de Sam avant de nous envoler demain vers Le Cap, ville et région que nous attendons avec impatience et où nous aurons enfin la possibilité de nous poser pour plusieurs nuits.