Aaaah, me voila de retour a Comodoro… Cette ville est en train de s’inscrire comme hub de transit dans mon periple. Troisieme fois que je m’y arrete, a chaque fois pour des escales de 2 ou 3 heures. Le ptit gars de la consigne commence a bien me connaitre (et a me maudire, chaque fois qu’il doit soulever mon sac), et je ne desespere pas d’arriver a lui faire prononcer mon prenom parfaitement avant mon retour en Belgique… Je trouve Comodoro totalement ininteressant, mais je me console en arpentant les allees de son supermarche en quete de pommes, de coca et de Yogs, ainsi que pour surfer rapidement sur le net entre deux bus…
Ces trois derniers jours furent assez grandioses, n’ayons pas peur d’exagerer un peu.
Pour suivre la chronologie, c’est donc dimanche que je quitte Sarmiento, m’arretant une deuxieme fois a Comodoro pour y prendre le bus qui m’emmenera a Puerto Deseado. Deux compagnies assurent le service, et sans dater de Mathusalem, on peut aisement constater que leurs bus ont deja quelques kilometres dans les roues, et qu’ils ne doivent pas etre a leur premiere collision ave un Lama, si on en juge par l’etat de leurs pare-brises.
Demarrant a 18h, c’est vers 22h00 que le bus penetre dans Puerto Deseado, apres avoir longe la cote pendant une bonne partie du trajet.
Puerto Deseado, c’est le terminus, le eindpunt, la fin de la voie. Impossible de continuer a descendre vers le Sud, il n’y a plus de route a proprement parler. Pour continuer, il faut remonter 200 km vers le Nord. C’est comme faire du yo-yo avec son bus, ou mettre son pied dans une chaussette : a un moment, plus moyen d’aller plus loin (splendide, je sais)… Malgre le peu d’infrastructure portuaire visible, c’est egalement un port important de la cote Atlantique, ou de nombreux navigateurs et explorateurs se sont arretes, de Darwin a Magellan en passant par Cavendish, et ou le transit de marchandises et la peche drainent encore pas mal de travail.
En arrivant tard dans la soiree, je me demande un peu a quoi m’attendre. Le bus penetre dans la ville et la traverse d’Est en Ouest pour rejoindre son terminal. Cela me permet d’apercevoir les chalutiers, de petites maisons en bois entourees de nouvelles residences, quelques beaux buildings datant d’une autre epoque et une ambiance qui a l’air tres decontractee.
L’un des inconvenients de ce genre d’endroit, et je l’ai vecu a Sarmiento egalement, c’est que l’on n’y trouve pas d’auberge de jeunesse. Seule solution : prendre un hotel, une chambre single, et payer deux fois le prix habituel. Qu’a cela ne tienne, je me dis que ca en vaut la peine et me retrouve dans un espace relativement confine, me faisant penser a une cabine de matelot, disposant d’une television et de 95 chaines. Autant vous dire que je ne me suis pas couche tot les trois nuits de mon sejour, et que j’en ai bouffe de la serie americaine sous-titree et des documentaires sur tout et n’importe quoi…
Lundi, j’occupe ma journee par une grande promenade dans la reserve situee a l’entree de la ville. Eau turquoise, des milliers d’oiseaux, quelques pingouins, beaucoup de poussiere et du vent, les paysages sont magnifiques. Rapide petite sieste en rentrant, et je fonce assister au coucher de soleil sur la baie, au son de la samba emanant des ecoles qui repetent pour le carnaval qui aura lieu ce week-end.
Mardi, reveil tardif, et direction Cis Tours, l’agence chez qui j’ai reserve mon trip pour les Bois Petrifies situes a 250 km de la. Monument National, l’endroit est considere comme un musee a ciel ouvert, et le tout a plus de 150 millions d’annees… Bonne surprise, nous ne serons que 4 + le guide, et le trajet se fera dans un recent pickup Toyota. Durant tout le trajet, Georges nous donne enormement d’informations sur l’histoire de la region, sa culture,… On le sent passionne, amateur d’Histoire, devoreur de livres sur les expeditions qui ont permis de decouvrir la Patagonie et toute cette partie de l’Amerique du Sud. L’entreprise est familiale, on a le fiston comme guide, et cela cree un rapport chaleureux et convivial.
Apres deux bonnes heures, et une longue traversee d’etendues semi-desertiques peuplees de lamas et d’autruches, nous arrivons a l’entree du parc. Compare a Sarmiento (j’ai fini par comparer…), le site est beaucoup plus imposant, les arbres plus massifs et plus nombreux. Le vent souffle en tempete, le ciel est gris et une fois de plus, je me sens tout petit par rapport a la force des elements. Le volcan situe a proximite a recouvert de nombreuses mesas de roches volcaniques, et certains arbres petrifies ont vu leur interieur se retrouver incruste de cendres. Une balade d’une heure plus tard et nous nous retrouvons a table, a l’entree du camp, a deguster une « mitraillette locale » sans les frites et ou l’hamburger a ete remplace par du veau pane.
Au retour, je succombe a la fatigue et m’octroie une petite sieste, accompagne par les chanteurs patagoniens que Georges nous fait decouvrir. Une halte rapide a la Grotte de Notre Dame de Lourdes (elle venait visiblement passer ses vacances dans le coin, entre deux miracles), dont les parois sont recouvertes de grafitis remerciant la vierge pour ses bienfaits, et Georges decident de quitter la route goudronnee pour aller faire un tour dans la reserve et nous montrer ou pecher, ou logent les cormorans et ou se rassemblent les pingouins.
Accompagne par un italien et deux anglais, et notre expedition touchant a sa fin, nous decidons d’aller boire une biere avec Georges, ayant passer quasi toute la journee a parcourir des routes bien poussiereuses. Puerto Deseado possede une micro brasserie produisant la Cueva, biere declinee en brune, blonde et noire. Pour faire plaisir au belge, nous entamons la degustation par une Stella, et on la termine par une Cueva. La fin de notre journee etait prevue a 19h30, et il sera finalement 22h30 quand Georges nous deposera a nos hotels respectifs. J’ai rarement connu ce genre de moments dans le cadre de tours organises, ou la tendance veut que l’on preste du vite fait bien fait certifie ISO 9001. Rien a redire, et definitivement a conseiller pour la qualite de la prestation et la passion dont Georges a fait preuve (vais ecrire au Lonely tiens, ils ne sont memes pas dedans…).
Ce matin, direction Comodoro, ou j’ecris ces quelques lignes, avant d’embarquer pour USHUAIA ! Au programme, 26h de bus, trois changements, quatre postes d’immigration a passer sac sur le dos et barbe non rasee. Arrivee prevue ce jeudi soir a 22h00 locale, je sens que je vais etre d’une fraicheur exemplaire et que mon entree dans le dortoir risque d’etre remarquee…
Sur ce, a plus danslbus (enfin « les »),
J. aka el Pescador
2 commentaires
OOOOOhhh OUUUUUU MMMMMMMMMM AAAAAAAA UUUUUUUU MMMMMMMMMMMMMMMMM que c’est gai de te lire!
A TOI USHUAIA!
http://crm114.dommel.be/El_Guincho-Antillas.mp3