Ma deuxieme journee Valdivienne fut beaucoup plus tranquille que la premiere, probablement suite a la consommation quelque peu elevee des produits brassicoles de cette magnifique region. Balade en ville, passage oblige dans un fast food renomme (principalement pour les vertus curatives des mets servis) et cinema avec Emma et Scott apres l’ingestion d’une enorme glace, je me la suis coulee douce.
Vendredi matin, je poursuis ma remontee vers Santiago. Ma prochaine etape est Pucon, petite ville au bord d’un lac et aux pieds du volcan Villarica. Le trajet est court, et apres avoir marche pendant 30 minutes a la recherche de mon auberge (ils ont demenage, ces cons), je peux m’installer confortablement dans le jardin, d’ou j’ai une vue degagee sur le Volcan.
Pucon, c’est un peu le Disneyland a la Chilienne, le Courchevel, le Saint-Trop de l’activite extreme. Trekking sur le volcan emmitoufle dans une combi et affuble d’un masque de protection contre les gazs, rafting sur des rivieres de niveau IV et V, Jet Ski, VTT, il y en a pour tous les gouts mais pas pour tous les portefeuilles. A Pucon, les rues sont propres, les terrasses bondees. Les 4X4 et autres Pickups envahissent les rues, les enfants peuvent rouler dans de petites voitures electriques sur la Plaza de Armas et, pour souligner le raffinement extreme qui se degage de tout cela, les supermarches diffusent de la musique classique. Autant vous dire qu’apres le mois et demi passe loin de ce genre d’atmosphere, je suis quelque peu dephase et loin d’apprecier. Au final, je suis bien content de n’y rester qu’une journee et demie…
Samedi, et ayant refuse de payer 100 US dollars pour escalader ce bon vieux volcan (en passant devant les differentes agences vendant le produit, la nuee de touristes en train d’essayer combinaisons et bottines me dissuadent de tenter l’experience), j’approfondis ma connaissance des environs. Mon bus pour Santiago part a 21h00, j’ai donc une petite journee a tuer.
A 21h, delivrance, mon Double Deck estampille Semi-Cama prend la route de Santiago. Afn d’agrementer notre voyage, la compagnie nous diffuse deux films : 1h35 du Seigneur des Anneaux – Chapitre 1 et 42 minutes de Transformers. Je me marre interieurement, mais ca a le merite de me donner l’envie de voir la suite de Transformers… un jour… peut-etre…
A 7h00 du matin petantes, je debarque la tete dans le pate et les yeux bouffis en plein coeur de Santiago. Les rues sont desertes et mon taximan n’hesite pas a faire quelques detours histoire de faire grimper le compteur avant de finalement me deposer devant une auberge… fermee. Qu’a cela ne tienne, il y en a une autre a proximite immediate (ca joue a Santiago, la proximite, surtout avec un taximan qui n’a pas peur d’user sa gomme de pneumatiques et de vider son reservoir a vos depens…). Complete… Mais le gerant nous donne une autre adresse, a quatre blocs de la. Toujours genereu et affable, je congedie delicatement mon chauffeur, lui disant que la distance ne me fait pas peur et que je peux m’y rendre facilement a pieds. Apres 100 metres, le sac sur le dos, alors que les rues ne sont peuplees que de gens au facies bizarre et a la demarche titubante, je me dis que ce n’est peut-etre pas la meilleure solution, surtout que les explications du gerant me semblent bien lointaines… J’avise un autre touriste et son taxi, qui eprouvent visiblement les memes soucis que moi. 10 minutes plus tard, il nous depose devant une autre auberge, complete egalement, mais qui nous met sur liste d’attente et nous demande de patienter 4h, le temps que les eventuels backpackers en partance quittent les lieux. Pendant une heure, je squatte donc un bon vieux fauteuil. L’auberge se reveille petit a petit, j’ai faim, et je veux un lit. Nous sommes cinq a attendre. Apres une breve discussion avec un allemand dans le meme cas, je reveille Jan, le touriste au taxi, et nous decidons de nous diriger vers une petite pension familiale situee a 500 metres de la, dans une impasse. Le Lonely la qualifie de « quirky » (je ne connais toujours pas le sens precis de ce terme, mais j’ai maintenant une vague idee de ce qu’il signifie). A voir l’allure des salles de bains et des chambres, on comprend qu’ils aient de la disponibilite quand tout le monde est complet mais pour une nuit, cela fera amplement l’affaire (et je compte d’ailleurs y retourner apres mon sejour sur mon ile)…
Sieste oblige apres cette longue nuit et periode d’errance, c’est en milieu d’apres-midi que je pars faire un rapide tour du centre de Santiago. La ville est un peu morte, week-end et fetes de Paques obligent. Passage dans le parc de Santa Lucia, zigzags entre ruelles et grandes avenues, le centre de Santiago me plait bien et je planifie d’y rester au moins deux jours a mon retour.
Dimanche matin, c’est le grand jour. A 5h15, j’emerge apres avoir dormi trois heures, ma residence preferee etant situee juste en face d’un bar fermant ses portes a 2h. Une navette vient me prendre et parcourre les 45 minutes necessaires pour rejoindre l’aeroport en 17 minutes. J’ai beau me sentir comme un bon vieux papier peint qu’on decolle a la vapeur, la conduite pour le moins sportive de Schumi me maintient en eveil pendant tout le trajet. Check-In, douane, toujours pas de fruits, et j’embarque pour l’Ile de Paques…
Cinq heures de vol plus tard, j’aterris sous un mince crachin. Accueil collier de fleur/coquillages, rapide tour dans le centre avec notre hote qui nous donne tous les bons tuyaux pour survivre aux prix indecents pratiques par les commercants de l’ile, depot des sacs, et rencontre avec les locataires de l’auberge. Je passe l’apres-midi a papoter et m’offre un petit restaurant polynesien en debut de soiree. Un regal, et un changement radical par rapport a la cuisine Argentine et Chilienne, ca me fait un bien fou.
Lundi, j’effectue ma premiere reconnaissance sur la cote Ouest de l’ile. A proximite du centre, le long de la cote, les premiers Moai’s ont les yeux leves vers le ciel. En groupe ou solitaires, coiffes ou pas, il s’en degage quelque chose de special, et l’absence d’une legion de touristes permet de profiter pleinement de chaque site. L’un des Moai’s a les yeux peints, et l’envie de suivre son regard pour comprendre ce qu’il regarde est incontrolable. J’ai hate de me rendre sur les autres sites. A cette fin, j’ai decide de me louer un petit scooter pour une periode de trois jours. Location reportee a mercredi, le temps de ce mardi etant quelque peu pluvieux. Un bon ptit crachin bien de chez nous, les 30 degres en plus.
Sur ce, il est temps pour moi de vite passer au supermarche, en esperant qu’ils aient encore de quoi boire et manger (ici, la loi de l’offre et de la demande regne en maitre. Certains mini-supermarches sont specialises dans certains types de produits, et si vous voulez une pomme, un coca et un paquet de biscuits, il faut parfois faire le tour de trois enseignes pour trouver votre bonheur. Le tout avec des prix en rapport avec la rarete du produit recherche… Amusant !)…