Mercredi apres-midi donc, et apres une sieste reparatrice, j’ai commence ma decouverte de BA. Sac sur le dos et lunettes de soleil sur le nez, j’ai profite de la fin de l’apres-midi pour reperer les alentours de mon auberge, sise non loin de l’Avenida Santa Fe et de la Plaza General Martin (pour ceux qui connaissent). Je descends la rue Neuve locale, m’y paie un bon McDo (indispensable pour pouvoir comparer nos niveaux de vie respectifs : l’indice Menu Big Mac est ici de 3,5 €) et continue a parcourir quelques grandes avenues pour me retrouver devant le palais du gouvernement.
Jeudi, je pars a la decouverte du Nord. Au programme : mon quartier et celui de Recoleta, ou se trouve un cimetiere qui ferait palir d’envie Pierre Tombal. 54.000 metres carres, 4800 tombeaux touchant tous les styles ou reposent pele mele quelques vieux presidents, d’illustres ecrivains et poetes, et la non moins celebre Eva Perone (seul tombeau qui remporte l’unanimite des touristes d’ailleurs). L’endroit me rappelle quelque peu le cimitero monumentale de Milan… Je poursuis la visite en me dirigeant vers le musee des Beaux Arts, que je ne visiterai finalement pas, et me retrouve hors de mon itineraire…
Pour effectuer mes deplacements au sein de Buenos Aires, j’applique la bonne vieille technique du gars qui est de l’endroit, m’assurant ainsi d’eviter tous desagrements que pourraient causer mon statut de touriste fraichement debarque. L’air sur de moi, le regard portant sur l’horizon, je marche d’un pas decide laissant ainsi sous entendre ma parfaite connaissance de l’environnement dans lequel j’evolue. En regle generale, ca se passe plutot bien, sauf quand mes pieds decident de se desynchroniser du flux que leur transmet mon cerveau et m’attirent dans des endroits dont les coordonnees n’ont pas ete memorisees par mes soins au prealable. La technique du gars connaissant l’endroit ne permettant pas de se balader en tenant ouvertement un guide ou une carte, je me suis donc retrouve a un moment relativement perdu entre deux avenues a 7 bandes de circulation. Qu’a cela ne tienne me direz vous, il suffit d’appliquer la technique de la mousse, consistant non pas a reussir a verser une biere en laissant juste le col suffisant a sa parfaite degustation, mais bien a reperer les eventuelles traces de mousses presentes sur les troncs d’arbres et a ainsi determiner les quatre points cardinaux. Il ne reste plus des lors qu’a prendre la direction souhaitee jusqu’a arriver sur une artere connue. Seul hic dans le cas present : beaucoup d’arbres, mais pas de mousse… Finalement, c’est a l’ombre d’un de ces feuillus que j’ai discretement sorti mon Lonely pour me reperer, repris mon chemin d’un air plus determine que jamais et rejoins la station de Subte (metro) la plus proche afin de me rapprocher du centre (a 20 eurocentimes le trajet, on aurait tort de s’en priver)…
Une fois ce dernier rejoint, je poursuis mon exploration du centre par une longue promenade le long de Puerto Madero, docks completement renoves et ou il fait bon se balader en fin d’apres midi. Petit passage par le Microcentro (quartier Business de BA), rapide surf sur le net, et direction l’auberge pour me refaire une beaute avant de passer a table.
En sortant de ma douche, je realise soudain que toute la technique expliquee ci-dessus, et en ce qui me concerne, ne tient plus que par un fil. En effet, on a beau pretendre etre un autochtone en laissant transparaitre une confiance en soi sans faille, la presence d’un enorme coup de soleil sur le pif et sur les bras, ca la fout mal et ca decredibilise !
Ce vendredi, petite journee plus tranquille ! Mes pieds ont deja avales quelques kilometres, et le temps est maussade. Un petit crachin fait office de brumatiseur, et l’air est plus respirable (24 C, 76% d’humidite). J’en profite donc pour tenter de delimiter un plan d’action pour les jours qui viennent, et mets au point un itineraire provisoire qui devrait au moins tenir jusque Ushuaia. Ceci etant fait, je me dirige donc vers la gare des bus de Retiro, afin de reserver mon transport pour demain. A Buenos, la gare des bus cotoie la gare ferroviaire de Retiro et de Retiro San Martin. Si vous la cherchez et que vous ne savez pas quelle direction suivre, il suffit de faire comme les saumons et remonter le courrant des bus qui s’en echappent (ou, a l’inverse, suivre la kyrielle de bus qui s’y rendent, mais l’hypothese du saumon ne tient plus dans ce cas)… Autant vous dire que c’est le bordel total, tant au niveau de la circulation qu’au niveau de la foule qui se presse sur les trottoirs. Arrive au terminal, j’ai l’impression de rentrer dans un aeroport. D’une longueur de 400 metres, il dispose de 75 quais d’embarquements et une foultitude de compagnies y sont representees. Je jette mon devolu sur Condor Estrellas, fait peter le dollars et reserve mon trajet pour Bahia Blanca en bus Ejecutivo. Le trajet se faisant de nuit, je vais pouvoir dormir comme un loir sans etre embete par une chevre squattant l’allee centrale. Pour pallier au comportement agoraphobe que provoque chez moi les foules en partance que l’on trouve dans ce genre d’endroit, et en plus de la technique du gars du coin, je reste en mouvement constant et, meme dans la file d’attente pour prendre mon billet, je me balance et jette frequemment quelques regards alentours, analysant les environs et mesurant les menaces eventuelles.
Le billet en poche, je retourne faire un petit tour a Puerto Madero. Petit pit-stop a l’auberge pour y prendre ma veste (le brumatiseur s’est transforme en arroseur de pelouse), et je me dirige vers San Telmo, au Sud de BA. En l’espace de quelques rues et avenues, toute l’atmosphere change. La ou le centre de Buenos Aires est bruyant, pollue, et ou la traversee d’une rue s’apparente a un slalom en charette de supermarche sur une piste noire, San Telmo fait figure d’un petit havre de paix. Ruelles pavees et a sens unique, maisons de deux ou trois etages maximum, le quartier est repute pour ses antiquaires-galeries-d’art et autres expositions. J’y reste quelque temps, prenant bien soin de siroter une Chopp de Quilmes sur une petite place, et entame ma remontee vers mes quartiers.
Pour terminer, et parce que je ne desespere pas gagner un jour un peu d’argent avec toutes les inepties que je peux debiter, quelques annonces publicitaires du meilleur gout :
– Biofenac : si vous avez mal au dos, la drogue ideale !!! Ca vous ferait courir le 100m haies a un paraplegique, et si le moelleux de votre matelas d’auberge pourrait faire passer un lit a eau pour une vulgaire planche de bois, c’est le remede ideal. Effet assure pendant 24h !
– Columbia : 35€ la paire de shoes, et j’ai l’impression de me balader en charentaise. J’adore !
– Rexona : sans commentaires…
Sur ce, le temps est venu pour une douche bienvenue !
Hasta la proxima !